Introduction musicale en sourdine
Une Loi, nommée par beaucoup ” La Loi du Cœur Solide”, a son histoire.
Et la voici…
Musique en sourdine qui accompagne le récit….
Douze apôtres, ainsi les nomme-t-on, étaient en chemin.
Cela se situe, bien sûr, dans un certain Monde, ignoré de la plupart de ceux qui croient tout savoir – car justement cela n’est pas ce qui peut être cru, su, enregistré, écrit ! Mais seulement raconté ainsi.
Le chemin pour ces douze-là durait depuis fort longtemps.
Rochers, rivières, montagnes, routes poussiéreuses.
Pas incertains, pas joyeux… Marécages parfois.
Villes illuminées, ou bien tristes, qui se traversaient.. Et dans lesquelles parfois étape se faisait.
Ils étaient fatigués mais joyeux : car bien sûr, étant des Apôtres, leur foi était quasiment inextinguible. Et si leur Chef Spirituel n’était pas véritablement présent physiquement avec eux, il les accompagnait néanmoins d’une Présence lumineuse, engageante, sage, compatissante, exaltante bien souvent..
Et lorsqu’une rivière avait à se traverser -un fleuve, même- le son de sa Voix leur parvenait, depuis le milieu de la rivière, depuis l’autre rive, et ainsi les traversées les plus tumultueuses pouvaient se réaliser en toute confiance, en toute paix de l’âme, en toute sécurité des corps – ou presque…
Il advint cependant qu’à une de ces traversées l’un d’eux faillit se noyer – à vrai dire il se noya, presque pour de bon ! Il fallut donc le repêcher.
Il gisait inanimé sur la rive, la rive traversée -l’autre, la bonne, celle qui permettait de continuer.
Et la Présence si bienveillante et sûre de leur Chef Spirituel (dont le Nom n’est pas vraiment à connaître) …
– car ce Chef a tellement de Noms qu’il ne s’agirait pas de croire qu’il n’en a qu’un ! Bien sûr, certains aimeraient le nommer : Jeshua…Ou bien Djalaleddine…Ou bien Tamakalo – et tant d’autres Noms, n’est-ce pas !! –
…Il était donc, vous n’en doutez pas, très Présent à tout ce qui était fait pour ranimer le corps de cet apôtre.
Et lorsque celui-ci revint effectivement à la vie, il s’écria émerveillé :
“Mes Amis, mes Frères, j’ai rencontré notre Chef Spirituel – celui dont le Nom change si souvent mais dont la Présence est toujours la même – Je l’ai rencontré, oui !
Il m’a pris dans ses bras, il m’a réconforté l’âme !
Car je croyais devoir véritablement passer de l’autre côté – avec certains regrets, car je pensais n’avoir pas terminé mon service en ce Monde-là et en votre compagnie si chère, si nécessaire.
Eh bien, sachez qu’il a ri !
Et son rire m’a enveloppé de Grâce, et de mille clochettes…Dont les tintements sont sans comparaison avec tout ce que nous pouvons entendre comme symphonies des clochettes ou de musique dans ces villes si nombreuses que nous avons traversées; les belles, les sages, les vivantes, les effrénées, les tristes, les demi-mortes…
Toutes les clochettes de notre Monde ne suffiraient pas pour décrire ce Rire et ces Sons qui enveloppèrent alors mon âme et l’ensemble de mes corps éparpillés dans cette panique, ce démantèlement de la noyade et la peur que j’ai traversée !”
Petite musique et bâton de pluie…
Et à mesure que cet apôtre récitait son récit -le corps encore faible, le souffle court, mais les yeux si brillants et le sourire si empreint de Grâce..
Les onze autres tombèrent prosternés
Regrettant presque (voire totalement pour certains) de ne pas avoir connu eux-mêmes cette approche-là, non seulement de la mort, mais de leur Chef Spirituel : si aimé, si recherché, Celui qui leur faisait traverser ainsi des étendues sans fin, des chemins si ardus et si magnifiques…
Et dans leur prosternation, beaucoup d’entre eux connurent le doute, l’envie, la jalousie.
Ils le cachèrent, dissimulé sous leurs vêtements.
Le corps recroquevillé.
Ils traversèrent, oui … ( bâton de pluie) un grand moment de Ténèbres.
– En dépit de la joie sincère que leur compagnon véritablement soit ainsi ressuscité et puisse continuer la route avec eux…
Musique en sourdine
Ils avaient honte également de ce moment de Ténèbres.
Chacun pour soi.
Ils avaient honte et ne pouvaient le partager.
Car chacun bien évidemment croyait être le seul dans cette honte, et dans cette ténèbre, et cette jalousie, cette frustration, ce doute, cette colère même..!
Colère contre soi-même.
Et colère contre celui qui avait vécu cela.
Colère contre -même !- leur Accompagnant tant-aimé, tant exaltant.
Colère confuse aussi.
Contre quoi ? … Contre tout.
Leur cœur était donc pesant.
Et, encore une fois, chacun croyait être le seul et se terrait, honteux.
Lorsqu’ils se relevèrent de leur prosternation, ils ne se regardèrent pas beaucoup – craignant de montrer leur regard voilé de tous ces sentiments peu honorables.
Quant à celui qui était revenu à la vie, il regardait le ciel, encore extasié, heureux, il riait tout seul.
Musique très douce
Cependant tous n’avaient pas rencontré ces instants de plongée dans leurs ténèbres personnelles et deux d’entre eux étaient restés dans la joie.
Ce furent ceux-là qui observèrent la distance marquée par certains de leurs compagnons, et ils comprirent car, à vrai dire, ces deux-là avaient la chance d’avoir déjà connu un tel état -plus tôt- et d’en avoir souffert en secret…
Chacun d’eux à sa manière pressentit donc, plus ou moins clairement, ce qui se produisait – au moins pour tel ou tel, dont il observait l’étrange renfermement.
Il y en avait d’autres qui cachaient si bien leurs sentiments que seule leur joie se manifestait, et leur entrain…
Ils préparèrent un peu de nourriture pour tout le monde avant de repartir, et s’occupèrent activement de celui qui avait connu un tel Accident si heureux.
…Certains des plus désespérés confectionnèrent une sorte de chaise de fortune pour porter leur compagnon qui était encore un peu choqué, donc affaibli physiquement.
Du moins ils inventèrent cela, pour se donner contenance, se pardonner à eux-mêmes le désarroi et la confusion dans laquelle ils se trouvaient secrètement.
…La rivière, près d’eux, continuait de tout son flot.
Et elle transportait tant et tant de sons, tant et tant de poissons, tant et tant de petits cailloux, qui doucement ou vite glissaient sur son fond, allant s’accumuler dans des replis, faisant bouger sans cesse le relief sur lequel et dans lequel le tumulte de l’eau s’élançait…
L’un de ces petits cailloux avait beaucoup voyagé lui-même
Et il se trouva -on ne sait comment, mais peu importe- que l’un des apôtres le ramassa dans la rivière.
Il le mit dans sa poche – en souvenir, peut-on imaginer, de ces instants mémorables…
Il était temps, n’est-ce pas, de reprendre le chemin.
Comme toujours dans ces instants-là de départ, les douze se tinrent rassemblés.
Fermant les yeux, et unissant leurs cœurs.
Invoquant la Force et la Beauté de Ce qui les emmenait ainsi le long des routes et des traversées.
Ils invoquèrent ensemble le Nom qu’ils utilisaient pour la Présence si belle, sage et puissante Qui cheminait avec eux.
Ils étaient dans ce recueillement.
Et celui qui avait connu la noyade avait les larmes aux yeux car il était heureux, en dépit de ce qu’il avait vécu, d’avoir retrouvé la vie et ses compagnons pour continuer.
Musique d’accompagnement…
…Il advint alors qu’un oiseau très remarquable se mit à voler autour d’eux -alors qu’ils étaient encore rassemblés avant de partir- et se mit à crier…
“crôueêê crouêêê !! rrrrhhhhoué ! rrrhhhh rrhhrhr rrhhrrrr !!!..”
…Puis il s’éloigna – dans la direction précisément où ils devaient se rendre.
Alors la terreur s’empara de quelques-uns
De ceux chez qui l’ombre était encore rampante, au fond de leur cœur ou au fond de leur ventre – terrée dans leurs pensées peut-être.
Et cinq d’entre eux exprimèrent… comment dire ?…
Non pas leur terreur car ils n’osaient pas, ni leurs doutes car ils n’osaient pas.
Ils exprimèrent ?… Non pas leur colère non plus, car ils n’osaient pas.
Ils exprimèrent leur avis :
“Nous ne devrions pas partir tout de suite, mes Frères.
Le vol de cet oiseau m’a inquiété, son cri était bizarre.
Nous devrions prier avant de partir.”
…Ils exprimèrent encore -pour l’un d’eux, ou deux –
“Je ne me sens pas très bien, finalement, après tout ça. Cela m’a beaucoup ému, j’aimerais prendre un peu de temps pour me sentir mieux.”
“J’ai un peu la nausée”
“J’ai les intestins qui me lâchent, permettez-moi de m’écarter un peu et d’attendre que cela s’apaise.”
Etc…
Il y eut donc une sorte de “désunion” peut-on dire, de leur groupe, pour un départ retardé.
Ceux qui étaient prêts à partir tout de suite restèrent désemparés – bienveillants car ils se sentaient à l’écoute de leurs frères qui semblaient ne pas se sentir heureux de partir tous ensemble à cet instant .
Les cris de l’oiseau n’avaient pas semblé si terribles, ni si bizarres à tous.
Et en particulier les deux d’entre eux qui avaient (comme nous l’avons dit) déjà traversé ce grand Passage d’ombre secrète, n’avaient pas été affectés du tout.
…Et celui qui était revenu de la noyade aussi extasié avait accueilli ces cris avec joie – car c’était pour lui une autre célébration de son retour à la vie, tout simplement, et il était conscient de la beauté parfaite du passage de cet oiseau.
Nous allons donc les laisser à leur moment de désorganisation.
Chacun d’entre eux était livré à ses propres sentiments, pensées, attente de partir ou peur…
– Laissons cela se dérouler, si vous le voulez bien…-
Long silence…
Puis tambour allant crescendo…
A vrai dire, cela dura fort longtemps.
Au point qu’ils installèrent un campement.
Certains s’isolèrent dans leur petite cabane, ne parlant pas beaucoup aux autres.
Certains tentaient de mettre du liant et proposaient des travaux en commun…
Ils prenaient encore leurs repas ensemble mais c’était parfois dans le silence.
Ils s’étaient laissé emporter par cette situation et n’en avaient pas une vision claire.
Au jour le jour, certains d’entre eux considéraient qu’ils allaient repartir, alors que d’autres manifestement s’installaient de plus en plus.
Certains envisagèrent qu’il fallait trouver des femmes pour véritablement fonder une installation -comment dire ?-… correcte, harmonieuse.. Et que peut-être ces présences féminines, qui durant leur voyage n’étaient pas si bienvenues, pourraient apporter au contraire, dans cette stabilité, ce qui justement leur manquait… Cela ne faisait pas vraiment l’objet d’une discussion – mais justement, cela s’ajoutait aux pensées de chacun, aux frustrations, aux craintes, aux colères, aux doutes.
Je ne parle là que de ceux qui étaient toujours dans cette Phase de ténèbres – car aucun n’en était sorti à vrai dire !..
Quant aux autres -celui qui avait connu la noyade et les deux qui, eux, étaient avancés davantage dans leur parcours personnel- ils ne vivaient pas tout cela exactement de la même manière.
Mais chacun cependant était livré à son propre remue…Ce n’est pas un remue-ménage. Remue… Remu, remu?… Remugle (!) -intérieur- dans cette situation qui s’enlisait.
Aucun d’entre eux n’osait encore se dire qu’il pourrait continuer la route par lui-même.
La Présence si aimante et sage et forte de leur Chef Spirituel était plus diffuse, moins entraînante. Ou du moins, ils n’y étaient pas sensibles de la même manière qu’auparavant.
Certains s’interrogeaient là-dessus – et d’autres pensaient que leur Chef n’était pas content et les avait un peu abandonnés.
Mais ils n’osaient pas le dire.
Ou parfois quelques uns murmuraient, mécontents.
Sans pour autant proclamer à l’ensemble de leurs compagnons cette réflexion et proposer qu’il en soit véritablement discuté…
– Laissons encore cela se dérouler, mes Amis…-
Intermède à la flûte…
…Il arriva qu’un soir une femme apparut sur le sommet de la colline, accompagnée d’un chien et d’un petit enfant dans les bras.
Elle demanda à être accueillie, au moins pour la nuit, dans le campement.
Les Apôtres étaient contents.
La plupart d’entre eux se réjouirent en secret de cette présence inattendue.
C’était une invitée, n’est-ce pas !…
Ils firent donc de leur mieux pour être plus présentables
Faire un grand feu convivial, organiser un repas en commun plaisant et joyeux.
Leurs yeux se remettaient à briller.
Elle leur demanda:”Que faites-vous ici? C’est un drôle d’endroit…”
Ils répondirent qu’ils allaient repartir.
…Elle leur demanda encore :”Peut-on traverser la rivière? L’avez-vous fait?”
Ils se regardèrent, et lui demandèrent si elle voulait vraiment traverser la rivière.
Elle répondit: “Oui, je dois traverser cette rivière. Ma route part de l’autre côté, je dois retrouver ma famille.”
Alors ils se regardèrent – et puis, celui qui s’était noyé et était revenu la regarda dans les yeux et lui dit : ” Je te porterai si un ou deux de mes frères ici-présents, acceptent de te porter avec moi, car seul je n’y arriverai pas.”
Un autre dit : ” Nous pourrions voir s’il y a un gué, un peu plus haut ou un peu plus bas, qui serait mieux praticable que cet endroit où nous sommes passés.”
La femme les regarda. Elle était confiante.
Alors, l’un de ceux qui n’était pas sorti de sa ténèbre intérieure et s’était replié sur lui-même, leva les yeux vers le frère noyé-ressuscité et lui dit : “Je veux bien mon Frère t’aider à porter cette femme de l’autre côté, cela me fera grande joie.”
Puis, un autre leva également les yeux, se prosterna, remercia intérieurement la lumière intérieure qu’il ressentait à cet instant, et dit : “Moi aussi ! Mais sommes-nous suffisamment nombreux ainsi pour réaliser cela?”
Alors les autres dirent: “Nous pourrions nous disposer un peu en amont pour briser le flot, en utilisant, peut-être, quelques troncs d’arbres qui justement sont échoués plus haut. Qu’en pensez-vous?”
Ainsi se décida ce qui allait permettre à cette femme avec son enfant de pouvoir continuer sa route dans l’autre direction avec leur aide.
Ils sentirent, sans véritablement encore le constater et le partager, que la Présence aimante de leur Chef Spirituel s’était renforcée soudain… Et que ce projet leur semblait totalement invincible à mesure que les heures s’écoulaient durant la nuit.
Ainsi, le matin, l’organisation de cette traversée se fit.
Non seulement avec entrain, mais avec enthousiasme, efficacité, présence.
Les regards étaient plus clairs
Les voix étaient sonnantes, les corps étaient vaillants, l’union était ressentie.
Et lorsque le flot fut brisé, amadoué,
Lorsque la jeune femme sur les épaules du frère courageux qui la portait avec son enfant, assisté de ses deux autres frères si heureux, ils transportèrent ainsi leur invitée jusqu’à l’autre rive, un grand Chant de joie jaillit spontanément de leurs poitrines !
Et l’oiseau (lui ou son semblable) qui leur avait fait peur
Vint se poser sur la rive où la jeune femme allait poser le pied.
Il était prêt à l’envol, ses ailes frémissaient mais il ne bougeait pas.
Ils se retrouvèrent alors tous sur l’autre rive, pour saluer la bonne et heureuse fin de traversée et la continuation de la route de leur invitée avec son petit enfant !
– L’enfant n’avait pas pleuré, il était au sein, il était plutôt calme.-
Se retrouvant donc tous rassemblés sur la rive, ils unirent leurs cœurs
Et regardèrent s’en aller la jeune femme qui était pressée de continuer son chemin car elle allait rejoindre sa famille qui l’attendait et qu’elle avait hâte de retrouver.
L’oiseau s’était envolé puis était revenu.
Il n’était jamais loin. Il restait dans les parages, il ne criait pas…
Lorsque les douze Apôtres furent spontanément assemblés sur cette rive qu’il fallait retraverser -unissant leurs cœurs dans la Présence de leur Chef, invisible mais si fort et présent que la joie inondait leurs consciences, leurs cœurs- l’oiseau vint encore tourner autour de leur rassemblement.
Et cette fois les quelques cris qu’il poussa leur réchauffèrent le cœur.
Tous sans exception y sentaient intérieurement l’encouragement, la joie, la délivrance.
Ils entrèrent dans la rivière, à nouveau, pour rejoindre leur campement et traversèrent.
Un par un, s’abandonnant au flot.
La musique reprend doucement.
Ceux qui avaient connu la jalousie en leur cœur,
Le doute et l’ombre et la colère,
S’abandonnaient à cette traversée dans l’incertitude et la confiance à la fois de ce qui pouvait ou non leur arriver.
Se rendant compte, alors qu’ils étaient au milieu de l’eau, qu’ils ne souhaitaient pas véritablement connaître eux-mêmes la noyade que leur frère avait connue !
Car le fait que lui l’ait connue : c’était exactement comme si eux-mêmes avaient reçu ce cadeau.
C’est ainsi que dans l’eau ils s’en rendirent compte – chacun, sans exception.
Chacun à sa manière certes.
Ils arrivèrent tous sains et saufs, bien sûr, à leur campement – le regard clair.
Alors les deux frères qui avaient assisté au Passage d’ombre de leurs compagnons surent que ces compagnons avaient bel et bien traversé ce Passage d’ombre, et ne douteraient plus.
Cela se lisait non seulement dans les regards, mais aussi de coeur à coeur, de voix à voix.
…Quelques heures plus tard donc, le campement était défait – et au coucher du soleil les douze apôtres repartirent.
Ils n’attendirent même pas le lendemain matin, dans la hâte de poursuivre enfin le chemin tant désiré, auquel ils se sentaient tant appelés.
La musique se tait.
La jeune femme, portant son enfant, accompagnée de son chien et de l’oiseau, arriva près d’un petit lac. Elle n’était pas loin de son but.
Elle déposa son petit enfant sur la rive pour aller se laver.
Elle entra dans l’eau, confiante.
L’oiseau volait non loin de là, faisant des allers-et-retours… Elle poussa un grand cri car elle perdait pied.
C’est alors que le cœur des douze frères Apôtres qui marchaient, loin de là à présent, s’unit en un instant -sans même savoir bien sûr ce qui se passait-
Et il se produisit, d’une façon que les mot ne peuvent totalement expliquer, ce qui fit que la jeune femme sentit dans son cœur la Solidité absolue de sa vie, de sa foi, de sa lumière, de son état entier et pur de Créature Divine – et elle s’abandonna aux flots de ce lac qui semblaient la submerger.
L’oiseau poussa quelques cris.
Le chien aboyait.
L’enfant dormait mais il allait se réveiller.
La jeune femme se retrouva portée par l’eau – jusque là où son enfant, qui allait se réveiller, attendait de pouvoir retrouver son sein et ses bras.
Les douze Apôtres sentirent alors en leurs coeurs cette Solidité sans faille.
Et la petite pierre (que l’un d’eux avait dans sa poche) se mit à vibrer si fort que celui-là la sortit de sa poche, la regarda, la posa contre sa poitrine et pleura de joie.
Ils s’arrêtèrent tous quelques instants dans leur marche, firent cercle
Echangèrent leurs regards clairs, déterminés, confiants, illuminés
Et remercièrent intérieurement, chacun pour soi, la Grâce de cet instant.
Celui qui avait le petit caillou dans sa main le tint quelques instants entre son pouce et son index, l’éleva vers le soleil – puis le remit dans sa poche, car ce n’était qu’un caillou n’est-ce pas…
Mais le rayon de lumière qui se produisit lorsque le caillou brilla au soleil, frappa les yeux de chacun de ces douze Apôtres en chemin
Et imprima dans leurs consciences la Solidité absolue de leurs Cœurs quoiqu’il arrive.
Ils reprirent leur route.
La jeune femme après avoir allaité son petit enfant, séché ses vêtements et s’être reposée, fit le tour du lac et s’approcha tranquillement du lieu où elle se rendait.
– Et bien sûr, elle y arriva sans difficulté, et fut bien accueillie.-
Les douze Apôtres en chemin, accompagnés de leur Bien-Aimé et Puissant Chef Spirituel -Celui Qui les illuminait et les entraînait à tout instant- continuèrent leur route.
Mais lorsqu’ils traversaient les villes, ils racontaient
Chacun à sa manière et avec ses propres mots,
Ce qui allait devenir la Loi du Cœur Solide.
Chacun d’entre eux l’avait, pourrait-on dire, transposée dans une certaine forme
Poétique, souvent.
Cela s’adressait donc ainsi à toutes les oreilles, toutes les intelligences, quelles qu’elles soient.
Certain dansait
Certain chantait
Certain jouait des cymbales
Certain se contentait de méditer en silence.
– Celui qui avait le petit caillou le posait devant lui et le regardait en méditant.
Le petit enfant de la jeune femme grandit.
Sa famille l’appela “Cœur Solide”
Tout simplement parce qu’il avait traversé toutes ces aventures pour arriver jusqu’à eux, en toute tranquillité, sans jamais connaître la crainte – à ce que leur avait raconté sa maman.
Un jour, les douze Apôtres cessèrent d’avancer, car il était temps pour eux de changer le sens de leur quête. Et notre récit s’arrête là.
Musique et Chant de fin.
Alleluia
via Christine Anne K. le 13 mai 2014
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