Récit du Fol Amour Perdu – Isst

…Dans ce Récit transcrit il y a usage aléatoire d’un féminin et un masculin, ce qui n’est qu’une convention grammaticale : chacun peut tout à loisir et au besoin de l’instant les intervertir, renverser, neutraliser, etc.. Car nous sommes fort au-delà de cette figure-là : l’original audio ne s’y enferme pas du tout ! Bonne lecture – et bonne écoute encore plus – C.A.K

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…introduction musicale douce, légère et rythmée accompagnant les paroles presque continument…

Ainsi commença une Marche de Toi et Moi…
Amour !

Nous nous tenions la main…Chaudes, confiantes, un peu moites, vibrantes.
Marche.
Les yeux éclairés
Le Cœur ne faisant qu’Un.
Marche !…
Cours parfois !…Sautille pour jouer !
Danse !

Un câlin parfois – souvent.
Parfois non.
Nos voix vibrant de belles Paroles.
Paroles d’amour… Paroles de sagesse…Paroles d’émerveillement
De faire ensemble, de voir ou de faire voir, de sentir ou de faire sentir.

Caresses du Vent
Des Eaux
Des Soleils.

Nous avions à peu près cinq soleils qui dansaient dans ce ciel-là
Autour de nous paraissant-disparaissant – parfois tous absents –
Et alors nous dormions, dans une nuit que nous aimions.

Les cinq Soleils avaient des noms et nous aimions nous dire ensemble  “Tiens le voilà, Lui !…La voilà, Elle !”
Car trois parmi ces cinq soleils étaient des noms féminins et des « Elle ».

J’étais ton soleil, et tu étais le mien.
Marche
Danse ! – Cours ! – Sautille !
…Repos !
Marche encore,
En rythme. Ensemble..!

…musique vibrante au rythme régulier…

S’arrêtant au bord de l’eau
Nager – Jouer – Plonger…
Boire…S’asperger…
Aimer être ensemble, avec l’eau.
…Et tout autant sur la poussière de la route qui nous marche et que nous marchons.

Parfois un animal si doux
Ou si drôle
Marche aussi près de nous et nous rions
Nous caquetons ensemble, ou nous miaulons..!

Marche mon Aimée ! …Toi et moi…
Cette marche qui nous paraissait par nature sans fin
Et qui était Tout – rien de plus.
Cinq Soleils, beaucoup d’étoiles, quelques nuées, des aurores boréales
Un Ours (du moins c’est comme ça que vous l’appelleriez sur la Terre)
Et ses petits.
Nous avons adopté un des petits. Plus exactement il nous a suivi.

…long souffle léger…

Est-ce que je savais alors que j’allais te perdre mon Aimée et que tu allais me perdre ?
Est-ce que l’ourson le savait ?

…percussion régulière en rythme de pluie…

Pluie bienfaisante.
Tiède, drue. Amusante.
Joie !
Nous glissons
Nous chantons, nous courons, nous jouons !
(toux)…L’ourson est mouillé…Nous aussi.

Un rayon de miel après la pluie !
Chiche?!
Tu as dit « Je vais apporter un rayon de miel ».
Et j’ai joué avec l’ourson. Il ne savait pas.
Il n’avait pas compris sinon il serait allé avec toi.

Les cinq Soleils ont joué leur Jeu habituel dans le ciel…

Où étaient donc ces abeilles ?
Je ne les entendais pas.
Toi tu les avais entendues… Et cependant les avais-tu trouvées ?
J’ai dormi avec l’ourson.
Tu es revenu – un petit rayon de miel à la main. Mais tu avais mal.
L’ourson s’est jeté sur le rayon de miel (je n’en ai pas eu beaucoup !)
…Nous avons aussi étalé du miel là où tu avais mal.
Ton corps avait pris quelques chocs. Nous avons ri.

A quoi bon pleurer ?!
La mère de l’ourson est revenue – elle voulait reprendre son petit.
Elle n’a pas compris.
Je t’ai perdu.
Tu m’as perdue.

Et cependant tu marches à mes côtés
Encore plus joyeux qu’avant !
Je danse…Je cours avec toi…

…notes vibrantes, rythmées…

Isst !…
Je ne peux pas me séparer de toi !

J’ai marché loin de ce carnage auquel j’avais échappé.
Tu me protégeais.
Nous étions deux… Même plus : car j’ai compris que de même que toi, il y avait d’autres qui marchaient avec nous (toux)
…Mais lorsque j’entrais dans l’eau je ne voyais pas les jeux de ton corps comme avant.
Je mangeais les fruits sans les partager comme avant.
Et cependant tu en cueillais pour moi…

Lorsque je suis arrivée pour vivre dans ce village, si beau – tu t ‘es installé avec moi.
…Je faisais des pains, et tu les pétrissais avec moi…

Isst !
Je chantais et tu m’accompagnais… Isst !

…sons vocaux chuchotés-bercés…la musique continue  en douceur avec les paroles…

Nous sommes ainsi devenus toi et moi
De véritables habitants de cet endroit.

Nous avons élu notre domicile et embelli une maison (toux) (ce que du moins vous appelleriez une maison).
Je l’ai faite avec de la boue et l’aide de tes mains.
Sans toi je n’aurais pas pu.

Nous avons chanté ensemble les nuits et les pluies sous la voûte de cette maison
Que nous avions construite et bénie, de notre Amour.
Je vendais les pains…
Et ensemble nous nous réjouissions de voir les gens les manger.

Quelqu’un a voulu m’épouser – comme c’est amusant !-
Je ne pouvais pas expliquer et cependant je pouvais…

J’ai revu l’Ours dans mes rêves lorsque je dormais avec toi
Et cet Ours nous apportait chaque nuit du miel qu’il avait cherché spécialement
Là où toi tu n’avais pas pu atteindre le rayon
Et ce miel nous le partagions.
Il coulait sur nos corps et nous aimions être ainsi
Baignés…

J’ai su un jour que tu me quittais.

Je crois que tu m’avais prévenu. Tu avais besoin de marcher…
Et puis d’aller plus haut surtout.
Et je savais que je ne pouvais pas t’accompagner si haut
Du moins pas de la manière dont je croyais pouvoir le faire.

J’ai espéré que tu reviendrais pour dormir ou pour jouer
Puis j’ai compris que je ferais mes pains seul.
Et que l’Ours, la nuit, me porterait du miel mais pour moi seule
Que la maison serait un souvenir, au-dessus de ma tête, de tes mains
Et de notre oeuvre commune.

Quelqu’un à nouveau voulait m’épouser.
Je ne savais pas quoi dire ni quoi faire.
J’aurais pu aimer avoir de l’aide pour faire tous ces pains.
Mais je ne pouvais pas imaginer de passer mes nuits avec ce quelqu’un.
Non !

Car je t’attendais
Même si je savais fort bien que tu étais là-haut
Et que tu ne redescendrais pas ainsi.
…Mais je savais -j’ai toujours su- que tu m’attendais.

Simplement mon heure n’était pas encore là.

J’ai aussi fait des colliers avec les perles ramassées au bord de l’eau
Celles dont les huîtres n’avaient pas de secret pour moi
Car ensemble nous les avions si bien connues.
Et les colliers que je faisais tintaient
Ils chantaient même presque, parfois !

Et les gens les aimaient.

Dans le tintement de ces colliers j’aimais placer le son de ta voix
Et de ton rire – tel que je me rappelais comment il se jouait
Dans les jeux d’eau que nous faisions
Toi et moi…

Ainsi j’ai parcouru le Temps, regardant les cinq Soleils
Passer, jouer, danser, s’écouler
Disparaître et revenir
Avec leurs noms que je répétais encore en pensant à toi
Et toujours en m’amusant…

Nous ne connaissons pas la tristesse dans notre Monde.

Nous connaissons simplement le sentiment d’Être – et cela suffit à remplir nos Cœurs
De satisfaction et de certitude.

J’ai arrêté de faire des pains
Car j’ai choisi de ne plus faire cela, et d’attendre que quelqu’un de jeune fasse le pain pour moi.
Je mange ce pain, et je le partage avec toi même si tu n’es pas là.
Cela me le rend plus délicieux, plus nourrissant.

J’en donne aussi un petit peu
Aux tortues qui passent près de moi et aux oiseaux.
Et parfois j’essaye de tremper le pain dans le miel de l’Ours avant que la nuit ne soit terminée, pour goûter à ce Délice mélangé
Encore avec toi
Bien que je sache bien que ce n’est qu’un Jeu
Auquel je joue seule mais sachant que tu m’attends et que moi-même j’attends
L’heure où je vais pouvoir partir là-haut.

Et cela approche je le sais
J’en sens les signes.
Et depuis peu, je pense ne pas me tromper : j’entends ta voix qui m’appelle…
Elle est faible.
Au début j’ai cru que c’était le vent, ou quelque chose
Mais je crois bien que c’est toi à présent – car je l’entends !..
– Je n’ai jamais oublié ta voix donc je la reconnais…-

Je sais que tu m’emmèneras à nouveau marcher et j’attends cela.
Mon corps est lourd à présent
Et si je marche encore jusqu’à la rivière pour chercher des perles je n’ai plus cette légèreté et cet allant que tu connaissais
Lorsque nous marchions ensemble – ici-bas…
Amour…
Isst !
Je t’attends…Je suis là.
Je t’offrirai des perles et tu m’en offriras…

…musique douce et rythmée…

Marche…
Marchons !
Voilà qu’à nouveau nous marchons ensemble et rien n’a changé..!
Il n’y a aucune différence…
Aucune différence.

Nous jouons
Il y a des compagnons, des amis, des proches…
Amour
…Nous sommes Toi et Moi et Eux…
Les cinq Soleils sont à présent des milliers, du moins je crois – je ne les compte plus…
Mais je sais tous leurs noms et toi aussi.

Il n’y a pas de Fin à notre Histoire.

…long son vocal vibrant…souffle…

Il n’y a pas de Fin
Il y a simplement ce Récit
Qui marque l’Entrée
Dans Cela.
– Entrez donc !
Et soyez les Bienvenus…

Alleluia !

musique, notes légères…

via Christine Anne K. le 5 novembre 2013
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