Les sept mille Feux Allumés-Éteints Hidor – Récit.

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Jeux de hochet et petits sons vocaux et souffles

Que se passait-il là-bas ?
Qui étaient ces gens si nombreux ? D’où venaient-ils ?
…Ils avaient surgi sur l’horizon…

Une mélodie discrète accompagne les paroles du récit

Ils semblaient marcher, mais avec la distance et le vent on aurait pu dire qu’ils flottaient.
…Il y avait, vous savez, une espèce de mirage qui donnait un aspect liquide au sol…

Nous étions mon frère et moi assis dans les palmes qui entouraient notre logis…

– Ceci se passe dans un temps reculé, et si je vous le raconte c’est que je me sers de quelqu’un pour le faire. Car moi-même j’ai cessé de vivre dans cette histoire-là depuis bien longtemps, mais j’ai cette faculté de m’exprimer à travers la voix d’une autre personne parfois, justement pour raconter des histoires.-

…Mon frère et moi dans les palmes.
Notre sœur mangeait des petites noix (dont le nom m’échappe) et cela faisait un peu de bruit car elle cassait les coquilles…

C’est imprimé dans ma mémoire vous comprenez : tous ces gens qui marchaient en flottant dans le vent et le bruit des coquilles que ma petite sœur cassait, croquait.
…Et mon frère et moi nous n’avions peut-être pas très envie de jouer ce jour-là car nous sommes restés à regarder un bon moment.

Lorsque le soleil s’est couché, le sol n’avait plus l’air aussi liquide et devenait plus sombre. Nous aurions pu, pensez-vous, avoir peur – car il y avait vraiment un très grand nombre là-bas au loin. Nous n’avons pas pensé que cela pourrait être une armée, quelque chose comme ça. Nous étions innocents, généreux, simples.

Nous avons mangé notre pain du soir en regardant encore et…
Des feux se sont allumés. Beaucoup.
Cela faisait comme des étoiles sur la terre, sur les rochers, là-bas sur les montagnes.

la musique fait silence

Lorsque nous avons dormi il n’y avait aucun bruit bien sûr… Le vent soufflait encore. Je dis aucun bruit mais le vent était bruyant. Pourquoi est-ce que je m’en rappelle ? Parce que les palmes bougeaient avec le vent et qu’à travers leurs feuilles, on voyait justement tout ces feux, là-bas, loin dans le vent.

Je ne me rappelle pas le ciel étoilé car je ne sais pas si..? C’est curieux, je ne sais pas s’il y avait des étoiles dans notre ciel..
Il y avait bien sûr des luminaires, oui.
Car notre soleil d’aujourd’hui est peu de chose comparé à la quantité de petits et grands soleils qui sillonnaient notre ciel en ces temps-là.
Ils étaient toujours à l’heure… Je ne saurais plus vous dire comment ils s’appelaient ni vraiment combien ils étaient mais il y en avait à peu près quatre qui se levaient le matin -ça je m’en rappelle- et puis parmi ces quatre il y en avait un qui allait très vite donc il se couchait peu de temps après – enfin je ne sais plus. Les autres allaient moins vite…
Et puis il y en avait d’autres qui apparaissaient, mais à d’autres endroits sur l’horizon. Donc c’était tout un ballet – mais nous le connaissions.
Nous savions que justement c’était facile pour savoir l’heure, car s’ils avaient telle ou telle position ou si celui-ci venait d’apparaître sur un horizon ou si celui-là allait se coucher alors que tel autre était là, nous savions très bien quel était le moment de la journée précisément.

Ce qui permettait à ma mère de faire les gâteaux à un certain moment.
Car les Anciens disaient que selon la place des soleils, certaines choses se faisaient plus ou moins bien : il y avait un moment pour planter les graines par exemple, et puis pour faire les gâteaux il était recommandé de se placer dans une certaine configuration…

J’oublie de dire que certains soleils ne venaient pas tous les jours. Donc quand ceux-là se montraient, justement c’était peut-être justement un très très bon jour pour faire les gâteaux… Je parle des gâteaux parce que j’étais un enfant et que je m’en souviens.
Il y avait bien sûr d’autres tâches. Il y avait un soleil qui servait aussi quand le forgeron faisait les lames. Ça je le sais car mon père était un forgeron, et j’en suis fier.

chant-mélopée paisible accompagné de musique…

(soupir)
Eh bien figurez-vous que tous ces gens sont restés là où ils étaient et tous les soirs ils allumaient des feux. On finit par les appeler les sept mille Feux.
Vous imaginez le nombre que l’on pouvait voir, qui constellaient la nuit !?

Ce que mon père nous dit, c’est que certains d’entre eux étaient venus visiter un gouverneur car ils n’avaient plus de terres et souhaitaient qu’on les aide à trouver une solution.


la musique reprend en douceur avec les paroles…

Plus tard, on dit aussi qu’ils attendaient non pas pour un gouverneur, mais pour changer de Planète. Ils attendaient qu’on vienne les chercher paraît-il…

Mon frère et moi nous rencontrions quelques uns de leurs enfants, car lorsque nous courions pour jouer vers le désert eh bien nous en rencontrions, car eux-mêmes ils couraient vers nous.

Nous ne parlions pas la même langue. Et ils avaient des drôles de bouches…
Ça aurait pu nous faire rire mon frère et moi mais ça ne nous surprenait pas.
Il y avait d’autres enfants comme nous aussi qui venaient, des fois : personne n’a jamais ri de ces drôles de bouches.
Comment pourrais-je vous dire à quoi ressemblaient ces drôles de bouches ?..
Elles étaient ouvertes. Ils chantaient très facilement, comme si cette drôle de bouche avait envie de chanter beaucoup, souvent, tout le temps.

Je ne sais même pas si elle leur servait à manger car jamais je ne les ai vus manger.
Mais sans doute que lorsqu’ils faisaient du feu la nuit c’était pour faire la cuisine ? Aujourd’hui je pourrais me demander de toute façon comment est-ce qu’ils mangeaient, puisqu’ils restaient là-bas, à la limite du désert et des montagnes..
Le Peuple des sept mille Feux Hidor
(gros soupir).

Nous avions un âne, je l’aimais beaucoup.
Comme tous les ânes il était capricieux mais avec moi il était gentil et quelquefois j’étais chargé par mon père ou par ma mère de porter des choses vers le village dans les paniers sur l’âne.
Par exemple quand mon père avait une livraison de lames ou d’outils à faire ou quand ma mère envoyait des vêtements – car elle cousait des vêtements pour des gens, elle faisait de très jolies choses, elle était appréciée. Donc j’allais avec l’âne, et bien sûr au village j’entendais parler aussi de ces Gens des sept mille Feux.

Autant que je me souvienne il y avait juste peut-être une seule ou deux personnes qui était assez hostiles, qui ne les aimaient pas. Mais je n’ai jamais entendu parler de leur drôle de bouche, c’était à croire que les gens du village n’avaient pas été là où les enfants venaient – et que les parents de ces enfants…? Ah je me rappelle : ils avaient la bouche cachée quand ils venaient. Ils portaient de grandes écharpes et leurs bouches étaient cachées.
…Il y en avait qui parlaient notre langue, d’ailleurs.

Un jour, je me rappelle, ils ont donné un concert.
Les Gens des sept mille Feux ont donné un concert. Oui. Oui !.. C’était la nuit, je me rappelle parce que il y avait un grand feu… Et nous sommes venus nous et quelques personnes du village – et puis d’autres gens, je ne sais même pas d’où ils venaient. Des gens comme nous, hein, pas comme eux ! On aurait dit qu’ils avaient traversé la montagne spécialement.

C’était très joli ce concert, je me souviens : j’ai beaucoup aimé toute cette musique. C’était très merveilleux. Nous n’avions pas beaucoup de musique nous, là où nous habitions dans ce village… Mon père d’ailleurs dit, après, qu’il aurait aimé pouvoir fabriquer un instrument de musique, mais en tant que forgeron il… Il a essayé quelque chose oui – mais il n’a pas trouvé comment faire ce que nous avions entendu.

Et il y avait une femme qui chantait à ce concert. C’était grandiose, oui.
Nous n’avons pas vu son visage vraiment car il faisait nuit – et puis je pense qu’elle aussi elle avait un…une écharpe peut-être sur la bouche, je ne sais plus… Tout ça est très flou, c’est comme le mirage dans lequel ils sont arrivés : je n’arrive pas bien à me rappeler ni leurs visages ni leur façon de marcher ni…
Je me rappelle mieux les enfants. Nous jouions au ballon par exemple.
Et puis les enfants qui chantaient, justement – ils nous apprenaient des morceaux de leurs chants… Tiens, il y en un qui me revient, je vais essayer de le chanter :

une chanson-ritournelle, répétitive…
la musique reprend doucement

Je ne sais pas pourquoi je m’en rappelle mais j’aimais bien ce chant.
Je crois que ça allait avec un certain jeu qu’ils faisaient avec nous : un jeu avec une balle et puis on courait et puis il y avait des équipes, et puis on chantait ça à certains moments du jeu pour marquer peut-être une étape ou un succès, ou..? (..là j’ai oublié, je sais plus) ..Et je croyais que je l’avais oublié ce chant – mais voilà il est revenu !

…quelques notes vibrantes, régulières

…Et puis une nuit, nous avons vu que les feux avaient changé de place : ils étaient alignés d’une certaine façon. Et puis nous avons compris que ça faisait un grand cercle, car à partir de ce moment-là, toutes les nuits leurs sept mile Feux ont été posés dans cette forme-là.
Nous sentions bien que quelque chose se passait ou se préparait…

Quand nous voyions les enfants rien n’avait changé, et comme nous ne parlions pas la même langue nous n’avions pas beaucoup (petit rire) d’explications hein !

les rythme et intensité de la musique augmentent un peu

…Quand j’allais au village avec l’âne, les gens parlaient de ça.
Il y en avait qui disaient : « Vivement qu’ils s’en aillent ! ».
Mais il y en avait d’autres qui trouvaient que ça faisait marcher le commerce quand même, parce que : il se passait des choses entre les commerçants du village et puis le Peuple des sept mille Feux, je ne sais pas très bien quoi – ça avait l’air un peu mystérieux.
En tout cas ils n’achetaient pas de lames à mon père ni de vêtements à ma mère. Enfin je ne sais pas ? (Ou alors c’était un marchand qui leur revendait peut-être ?)

la musique reprend un rythme calme, puis mélodieux

Enfin : au village on parlait. Mais je crois que tout le monde avait un peu peur d’aller voir.
Il y a quand même quelques garçons qui sont allés la nuit plus près – et c’est eux qui ont dit que les Feux faisaient un grand grand cercle. (Car de loin on ne s’en rendait pas vraiment bien bien compte, si c’était un cercle ou pas ?..)

Un des enfants avec lesquels nous jouions souvent portait un bracelet en or, enfin en métal jaune – je dis de l’or parce que ça devait en être, hein ! (soupir) Et il était…
Il était beau, et j’avais beaucoup de respect pour lui. C’était comme un chef. Pourtant il était petit hein, comme nous… Mais quand il parlait, même si je ne comprenais pas ce qu’il disait, j’étais content… Quand on jouait à la balle ensemble ou à un de ces jeux avec des balles et des équipes et tout ça, j’aimais bien jouer avec lui – whaow !!

…On a même ri une fois tous les deux. On a beaucoup ri. Là j’arrive pas à me rappeler pourquoi mais ça m’a fait très plaisir et je m’en souviendrai toujours.

Et puis (soupir) la nuit on a commencé à voir que… (Enfin, moi je dormais bien sûr la nuit – j’ai vu une ou deux fois, et puis on m’a raconté) ..que les feux s’éteignaient, se rallumaient : ils n’étaient plus allumés tout le temps. Mais d’après ce qu’on disait ils s’allumaient à peu près tous ensemble, et s’éteignaient tous ensemble.

…chant fluide, dansant – avec accompagnement léger
silence vibrant…

Mon copain qui avait le bracelet en or -celui que j’aimais bien, je vous en ai parlé- un jour il est venu avec un drôle de caillou : il me l’a montré.
Il nous l’a montré, il avait l’air super-content ! Je me demande s’il l’avait pas pris en cachette parce qu’il était caché dans ses vêtements puis il l’a sorti pour nous le montrer. Ça brillait un peu.. J’avais jamais vu un caillou comme ça. Jamais ! J’en ai jamais revu après.
Et il nous a raconté plein de choses qu’on a pas compris mais heu.. je m’en rappelle. Lui quand il racontait quelque chose, vraiment on l’écoutait – et même si on comprenait pas on écoutait tout hein ! Et, il avait l’air.. Non seulement il avait l’air très content mais vraiment très content, et aussi un peu solennel – ouais !

Et…il ne nous a pas laissé prendre le caillou – parce qu’on aurait bien voulu le prendre un peu dans nos mains mais il n’a pas voulu, et puis les autres autour de lui non plus ils ont pas voulu. Donc on pouvait le regarder mais pas le toucher et puis à un moment, euh il a rangé le caillou et avec ses copains là ils se sont regardés. Ils ont rangé le caillou et puis ils ont décidé de partir. Ils nous ont fait des grands signes, en riant, comme ça…
On savait pas qu’on les reverrait plus, hein !

Ben on les a jamais revus. (la musique reprend…)
Parce qu’en fait le soir on a vu les feux allumés-éteints comme ça, comme depuis un moment. Et puis après il y a eu un grand grand vent – Je crois hein, c’est ce qu’on m’a raconté, parce que moi je me rappelle plus. Je me rappelais plus.. Un grand vent qui est arrivé : Grand grand grand Vent, avec beaucoup beaucoup de poussière !

Donc on a tout fermé dans les maisons.
Et le ciel a été tout obscur. Bon il faisait…il faisait nuit mais – heu, c’était comme une tempête de sable hein mais c’était autre chose, et heu…Voilà : ils étaient tous partis le lendemain !

– Alors ça c’est ma version, parce que, il y a bien sûr des gens qui ont vraiment cru qu’ils étaient partis sur une autre Planète et qu’on était venu les chercher. Il y a des gens qui ont dit que : ils avaient vu quelque chose – mais comment ? Ils ont rien vu : avec toute la poussière et le vent qu’y avait ils ont rien vu du tout, c’est pas vrai, pas possible.
Même ceux qui ont dit qu’ils avaient entendu quelque chose : pas possible avec le vent qu’y avait !

Ma mère elle a…(Ah, c’était un jour où elle faisait des gâteaux parce que le – après le vent, là, il y avait les soleils qui fallait pour que ça soit le jour des gâteaux.) Ma mère elle a dit en riant, en apportant les gâteaux, elle a dit : « Ah ben, ils ont tous disparu hein ! Peut-être que c’est le vent qui les a emportés ?! »

Après on est allé voir là où ils étaient installés, plus tard.
Et il y avait, heu il y avait encore toute la trace de leur passage parce qu’ils étaient restés quand même longtemps hein et les feux étaient encore construits, il y avait.. En effet il y avait un grand grand grand Cercle de feux – sept mille feux…

– Eh bien, je peux vous dire aujourd’hui que ce Cercle de sept mille Feux il chantait tout seul ! –
.. Bien sûr on pouvait raconter que c’était le vent, mais c’est pas vrai : il chantait !
Parce que j’ai même reconnu une fois la chanson que je vous ai chantée tout à l’heure..

– Et je sais pas si je vais oser vous dire ça mais (douce mélodie) j’ai un bracelet en or, là… Eh ben ce bracelet en or..! -Je vous le dis mais je sais pas si je l’ai déjà dit à quelqu’un-
(soupir) …Ben un matin je me suis réveillé : il était à mon bras, et j’étais super-content parce que j’avais l’impression que mon copain -celui qui avait la drôle de bouche et ..que j’aimais beaucoup- j’avais l’impression qu’il était venu pendant la nuit, qu’il était encore là avec moi. Et j’étais tellement content de le retrouver ! Tellement content qu’il m’ait parlé, dans sa langue que je comprenais pas !

Alors ce bracelet : d’abord je peux pas l’enlever parce qu’il est trop petit pour que je l’enlève. Il me serre pas d’ailleurs, il me gêne pas mais je peux pas – je peux pas le sortir de mon poignet… Je peux vous dire qu’il ressemble vraiment, complètement à celui que portait ce garçon ! Il y avait des petits signes, hein, sur le bracelet que lui il avait – je les avais vus : ben là aussi, c’est les mêmes ! (soupir)

Et c’est pas tout..! (soupir) Quand je fais du feu j’entends le Chant du Cercle des sept mille Feux dont je vous ai parlé. Où que je sois !…

la musique s’intensifie puis baisse, continue en notes mêlées aux paroles…

Je vous ai dit que j’ai cessé de vivre depuis longtemps et que je me sers des gens pour parler à travers eux. Alors bien sûr le bracelet vous ne le verrez jamais parce que je l’ai emporté avec moi… Je crois d’ailleurs que, quand je suis mort, quelqu’un a réussi à l’enlever de mon poignet – et donc ce bracelet il a continué à vivre si on peut dire.

Je peux même vous dire que je sais où il est- mais je ne vous dirai pas où, parce que j’ai compris que c’est un bracelet qui va exactement à la bonne personne… C’est exactement comme si mon copain, celui qui avait le bracelet et qui est parti -et qui me l’a donné comme ça pendant une nuit- c’est exactement comme si il continue à gérer le bracelet et à savoir à qui il faut le donner.

Vous me direz : « Comment tu as compris ça ? » Je le sais c’est tout.
Je le vois, donc je sais où il est, là, avec qui. Et c’est très bien, c’est la bonne personne… Tout ce que j’espère c’est que la personne qui a le bracelet elle peut aussi entendre le Chant des sept mille Feux – (soupir) ça, j’ai pas le pouvoir de le vérifier.
Ce que je sais aussi c’est que la personne à travers laquelle je vous raconte ça aujourd’hui, elle a pas le bracelet !.. Mais n’empêche j’ai confiance en elle. C’est pour ça que j’ai raconté des morceaux de mon histoire que j’avais encore jamais raconté avant.

…Ah, je vous ai pas dit mon nom : Romuald !.. “Romuald au Bracelet d’Or” bien sûr.
– Ah y en a qui ont voulu me le piquer à un moment hein, mais ils pouvaient pas. Il aurait fallu me couper le bras ! Personne n’a osé le faire, quand même… Juste, après ma mort : oui !

Moi Romuald je vous salue. Merci de m’avoir écouté, c’était un plaisir pour moi.

 

via Christine Anne K. le 18 mars 2015
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